Un automne très singulier

Photo de mon frère, sur le route de St Jacques-de-Compostelle

Alors enfin je me remets à écrire car, oui, j'aime encore mon blog même si je le délaisse ces derniers temps. J'aime écrire et j'aime aussi ce côté un peu mystérieux que certains de mes lecteurs soient des inconnus. Je sais aussi que certains de mes proches me lisent mais pas tous.

J'aurais plein de choses à vous dire après ces deux mois de reprise de boulot. Beaucoup beaucoup de positif. Un énorme confort de ne travailler qu'à mi-temps (pour les instits cela revient à deux journées travaillées et quelques matinées de réunion le mercredi). Pas mal d'organisation aussi car on a dû renoncer à certaines choses (pas d'activité extra-scolaire pour les Princesses) et changer le rythme d'habitudes bien établies. Par exemple : les courses. Avant je les faisais toujours le vendredi car j'avais le groupe des jeunes de la paroisse à nourrir le vendredi soir et je connaissais nos activités du week-end  (invités, sorties). Maintenant je dois m'y coller le mardi et je rajoute un "drive" que l'HDMV va chercher le samedi matin. J'ai aussi changé le rythme des lessives ce qui exaspère le Lutin1 : du coup il "alterne" ses vêtements : théorie assez fumeuse qui consiste à empiler TOUS ses vêtements à moitié sales sur une chaise et continuer de râler car les placards sont vides.

Pour les vêtements des Lutins, de toute façon, ce n'est plus aussi simple qu'avant. Ils font respectivement 1m89 et 1m84 : c'est à dire qu'on doit leur acheter des vêtements d'hommes mais en même temps ils sont encore assez fins, surtout le Lutin2, qui n'a pas du tout terminé sa croissance. Alors les vêtements sont souvent trop larges. Pour les t-shirts, je leur prends du M, mais si j'ai le malheur de les passer au sèche-linge c'est la cata. J'ai ainsi rétréci un sweat-shirt tout neuf et les manches arrivaient au-dessus des poignets et on a dû le donner à un garçon plus petit et le racheter 😭.

Bon, tout ça ce sont des problèmes futiles à côté de toute la misère du monde, de la disparition de la biodiversité, etc.

Pour ma contribution personnelle à l'entretien de la planète, je vous ferai un article spécial sur les récoltes d'automne dans notre petit jardin. La lecture très instructive de LA VIE OUBLIÉE (crise d'extinction, agir avant que tout s'effondre) de Mahaut et Johannes HERMANN m'a finalement convaincue d'adhérer à la LPO*, ce à quoi je pense depuis plusieurs années sans passer à l'acte. L'adhésion est chère. Mais j'ai un salaire maintenant ! 

Alors revenons à l'école ! Les jeudi et vendredi, je me lève sans problème à 6h30 pour partir à 7h30 maximum, afin d'arriver bien en avance. Déjà, il faut garer le tank la voiture dans l'étroit parking de l'école, ensuite, il faut éviter la queue à la photocopieuse (école de 16 classes = 16 maîtresses !), allumer son TNI (tableau numérique interactif, pour les intimes), préparer les rituels du matin, ne pas oublier la pochette de l'appel de la cantine et de l'étude, sinon, c'est 2 étages à redescendre puis à remonter ! A 8h20, je descends dans la cour pour l'accueil des élèves et c'est parti pour la journée... à 9h50, je surveille la récré, à 11h30, ce sont les APC** jusqu'à 12h avec 4 élèves en difficulté puis on déjeune dans la salle des maîtres, souvent une réunion (CMC***) de 12h15 à 13h15 et à 13h20, accueil des élèves, 13h30, on monte en classe, 15h10, récré, on remonte à 15h30 et on ne lâche les élèves qu'à 16h30. Après un calcul rapide, je monte et redescends mes 2 étages un minimum de 9 fois par jour, sans compter, toutes les fois où j'oublie un truc en bas ou dans ma classe. Les élèves sont très mignons et je suis déjà attachée à eux, mais il y a pas mal de bavards et certains sont très pénibles, voire ultra pénible (2 sur 27). L'un d'entre eux va passer en équipe éducative à la rentrée à cause de son comportement... c'est dire. Ma collègue rencontre les mêmes difficultés que moi les lundi et mardi... Finalement, c'est pas si mal d'être à mi-temps car passer 4 jours dans cette ambiance très tendue serait vraiment dur. La collègue qui les avait en CP m'a avoué avoir pris un congé maladie en fin d'année car ce fameux petit garçon l'avait fait craquer. Et je ne suis pas dans un quartier difficile.... Heureusement, il y a quand même des moments où les enfants suivent et se passionnent pour ce que l'on enseigne et enfin, on éprouve ce plaisir de transmettre pour lequel on a choisi ce métier. Les arts visuels leur plaisent beaucoup et je réserve ces moments en fin d'après-midi, quand on en peut plus rien en tirer, vu le niveau de fatigue et d'excitation. Même avec très peu de matériel, j'ai réussi à réaliser des choses vraiment sympas. Grâce à ce livre :

* Ligue de Protection des Oiseaux

** Activités pédagogiques complémentaires (nouveau nom du "soutien")

*** Conseil des Maîtres